Après autant de bouleversements en peu de temps, la dépression guette souvent les victimes.
Au réveil du coma, le temps de me rendre compte que je suis hospitalisé, mon épouse m'explique ce qu'il m'est arrivé, sans aucun tact, elle me dit platement, pour résumer, que je vais rester tel une plante verte, pour qui il faudra tout faire.
Etant sportif, elle ajoute que le sport, c'est fini pour moi.
Appréciant ma liberté, elle me dit que je ne pourrais plus être seul, je ne pourrais plus utiliser un outil, un appareil électrique.
Cuisinier de formation, je ne pourrais plus utiliser une cuisinière, le risque, toujours selon elle, est trop grand d'oublier d'éteindre les plaques chauffantes.
éloigné de ma famille, je ne pourrais prendre un bus, un train, mon permis de conduire m'a été retiré.
Je n'avais jamais été hospitalisé avant cet avc, je m'en vantais souvent, elle me dit que je suis là pour longtemps, et qu'à la sortie de l'hôpital où je suis, je devrais entamer une rééducation, elle ajoute que ce sera tout, sauf une partie de plaisir.
Un peu plus tard, j'essaye de me lever, je constate mon hémiplégie, que mes visiteurs ne me comprennent pas quand je parle.
Je ne sais plus faire les gestes les plus simples de la vie, comme me laver, m'habiller, me rendre aux toilettes.
Au fur et à mesure des jours qui passent, je puis constater que mon épouse s'éloigne lentement mais sûrement.